Christophe Bosc : “Maintenir les concerts, pour résister”
Producteur des concerts de La Grande Sophie, Renan Luce, Chapelier Fou ou Tahiti 80, Christophe Bosc plaide pour le maintien des spectacles.
Patron de 3C, la maison de production scène de la Grande Sophie, Renan Luce, Debout sur le Zinc, Benoît Dorémus…, Christophe Bosc insiste sur l’importance de ne pas annuler les concerts face à la terreur.
« Depuis hier soir, je ne cesse d’avoir mes artistes en ligne. Tout le monde est bouleversé. Bien sûr. Dans cet état de sidération, se pose la question de savoir s’il faut maintenir les concerts prévus ce soir ou pas. 90% ont d’ores et déjà été annulés par des décisions préfectorales. Mais quand les Préfectures nous permettent de jouer, je pense qu’il faut y aller. Les islamistes s’attaquent à la culture, à la vie, il ne faut pas baisser les bras devant eux. Pour moi, si les conditions de sécurité sont assurées, il est important de ne pas déserter le terrain. Maintenir une solidarité avec le public, avec les salles. Et je dis tout cela sans aucun souci économique, évidemment.
Aux artistes de décider. Je leur demande juste de le faire en concertation avec leurs équipes de techniciens et de musiciens. Ce sont des décisions graves, qui doivent se prendre ensemble – y compris, bien sûr, avec les directeurs de salles. Hier soir, les membres du groupe Forever Pavot ont décidé de rentrer chez eux après avoir eu en ligne leurs proches, en larmes. La Grande Sophie, que j’ai eue en ligne tout à l’heure, était en état de choc, totalement bouleversée. Quant à Renan Luce et son frère Damien, ils envisagent toujours de se produire ce soir en Bretagne – du moins à l’heure où je vous parle.
Aujourd’hui, nous n’avons pas d’autre choix que de lutter. Les artistes ont un micro, une parole ; ils tiendront un discours de résistance. Après, vous dire concrètement ce qu’il va se passer dans les jours qui viennent… J’ai une série de concerts parisiens prévus à partir de la semaine prochaine, je n’ai pas de visibilité précise sur ce qu’on pourra faire ou pas. Nous en sommes encore à gérer l’urgence. »